Il est fée t'une fois - Sylvain Onckelet et François Hublet

19/09/2009 16:45

 Concours : concours de nouvelles du festival du fantastique Aïcontis (Coullonges-la-Rouge, Corrèze) 2009 - 1e prix

  Vous allez lire cette nouvelle ? Une fois terminée, cliquez ici pour accéder au quiz inédit consacré à ce texte, et vérifiez ainsi que vous avez bien lu !

 

IL EST FEE T’UNE FOIS

«          -          5… 4… 3… 2… 1… 0,9… 0,8… 0,75… 0,745…

-          Je sais que tu aimes faire monter le suspense, Ribote, mais je pense qu’il serait grand temps d’entrer dans l’atmosphère terrestre. 

-          C’est vous la chef, miss Gafallamarc’h. Bon, alors allons-y.»

La Terre. Cette planète si belle. Le berceau de notre race. Cela fait quelques millénaires, selon les contes des nôtres, que nous l’avons quittée ; tout ça pour un banal programme de conservation des espèces. Comme si c’était notre faute si les humains étaient aussi belliqueux à notre égard. Alors, on ripostait, puisqu’on n’aimait pas recevoir des coups de gourdins dans la tronche. Résultat, les humains étaient menacés d’extinction, vue leur incapacité à utiliser la magie. Puis, l’ancien qui nous dirigeait, le légendaire Nix, a décidé que la magie influait trop sur l’écosystème de la planète et nous a fait migrer sur la Lune, avec d’autres créatures magiques genre Pégases, Faunes, Trolls, Centaures et tutti quanti qui se baladent maintenant sur la face cachée de la Lune.

Ainsi, la totalité des fées quitta la Terre à dos de dragons (ou presque, car une petite dizaine d’extrémistes ayant refusé d’écouter Nix le mythique, étaient restée sur Terre, parmi lesquels son adversaire politique peu populaire, le non moins légendaire Suéle-Peup’, avec qui le contact fut rompu instantanément)…

Tout du moins c’est l’histoire narrée dans les contes d’humains. Car plus de 2000 ans, c’est long. Très long. Et suffisant pour douter de l’existence du peuple des hommes.  La plupart des fées est d’ailleurs persuadée d’avoir toujours vécu entre les cratères lunaires. Et il faut par ailleurs  avouer que le coup des dragons, c’est peu crédible…
            Mais la présence de vie sur Terre, elle, est possible ; on y a détecté de l’eau.
            Moi, la fée Gafallamarc’h, ai été chargée de prouver l’existence ou non de ces humains. Avec mes quatre assistants, je… Mais qu’est-ce que…
«          -          MAIS REDRESSE,  IDIOT DE PILOTE ! M’énervai-je.
            -          ON VA TOUS CREVER !!! fit la fée T’Denoël ma stagiaire, nageant (ou surnageant pour être plus précis) perpétuellement dans son anxiété.
            -          Excusez-moi, miss Gafallamarc’h… gémit timidement Ribote
            -          J’étais en pleine explication, là ! repris-je, exaspérée
            -          J’aurais dû m’en douter ! La hausse du prix de la mandragore ! Ma défaite face à Romône lors du concours de beauté d’Herassion ! Mon café trop fort ce matin ! Le fait que je me sois levée du mauvais pied ! Tout concorde ! Je vais MOURIR ici ! TOUT LE MONDE OUBLIERA MON NOM ! (A vrai dire, peu de gens risquaient de l’oublier, car il était inconnu de tous). Oh mince… »

La voix de T’Denoël s’éteignit dans un long sanglot.
«          -          Mais tais-toi T’Denoël! Va plutôt réveiller Néante pour… »
            La vision qui s’offrit à moi m’empêcha de finir ma phrase. Ribote avait ouvert les panneaux qui masquaient la baie vitrée. La lumière envahit le vaisseau. Quel spectacle ! Des ronces gigantesques, aussi hautes que des montagnes, envahissaient le paysage, dans une douce brume matinale, et grimpaient dans les cieux, comme si elles voulaient décrocher le soleil. Au loin, celui-ci tentait de percer en vain un mur de nuages blanchâtres, cotonneux. Un paysage si calme…

La végétation semblait avoir repris ses droits sur Terre. Comme si tout obstacle à sa croissance avait disparu. La vie existait donc bien ici. Devant la beauté du paysage, T’Denoël se tut ; l’instant était magique, extraordinaire même… ma pessimiste d’assistante avait enfin fermé sa bouche et ouvert ses yeux.
«          -          Ouhla… Je dois sûrement encore rêver…  Je retourne me coucher…fit derrière moi Néante, pas vraiment du matin… »

Je l’entendis bâiller, tandis qu’elle reprenait le chemin de sa cabine.
«          -          Oh gosh… What’s this heaven’s thing ?  déclara Ribote. (Note de l’un des auteurs : vous me direz : comment une fée ayant vécu depuis sa naissance sur la Lune peut-elle parler anglais ? Bah ! Elles (et il, parce que Ribote est un mâle) causent en Français depuis le début et ça ne vous a pas choqué).
            -          Démarrez la phase d’atterrissage, Ribote. Je suis impatiente de commencer l’exploration. 
            -          Comme vous voulez, miss Gafallamarc’h. J’ai repéré une clairière dans les ronces, à 35° Ouest. »

Le cœur battant, je voyais le sol se rapprocher peu à peu. Durant ce court instant, j’aperçus au loin un  groupe d’oiseaux, comme dans les histoires qu’on me racontait, petite, pour m’endormir. La preuve de vie sous forme animale sur Terre.

«           -         Les premiers résultats sont tombés. Atmosphère respirable. 78,1% d’azote, 20,9% de dioxygène, 0,93% d’argon et 0,034% de CO2 pour les gaz majeurs. Vous pourrez vous balader sans combi, miss Gafallamarc’h.
            -          Très bien. Atterrissons! »

 

 

*

 

Tandis qu’il s’élançait dans l’air terrestre, la voix de Ribote résonna dans les haut-parleurs.

«          -          C’est un petit battement d’ailes pour la fée, mais un bond de Pégase pour le monde féérique ! »         

«          -          Tais-toi et vole ! lui criai-je, tandis que je descendais quatre à quatre les barreaux de l’échelle extérieure. »

            Là-bas, à trois cent soixante-quatre mille cent quatre vingt-six kilomètres quatre cent quinze mètres et cinq centimètres de nous (environ), les yeux de nos cent vingt-deux mille quatre… oups… de nos compatriotes étaient rivés sur nous, observant la scène sur des écrans géants… nous étions des héros. L’instant était historique. Nous avions enfin repris possession de notre Terre, du monde qui nous avait vus naître, nous, peuple des Fées, nations elfiques.

            Prenant mon envol, je rejoignis mon camarade quelques mètres plus loin, suivie de près par Kuhldemahis, la cuisinière du groupe. Et là, splendeur ! Devant nous, au-delà des buissons de ronces, un lac fée-noménal s’étalait sous nos yeux. Kuhldemahis approcha la caméra, écartant les branches d’un large revers de main.

«          -          Ouaaaaaaaaaaaaaïe ! Mamaaaaaaaan ! »

            Un  « petit » cri avait échappé au cordon bleu, tandis que les épines pénétraient dans sa maigre main.

«          -          Que j’ai maaaaaaaaal ! MA MANUCURE ! Mais qu’est-ce j’ai été faire dans cette galère, moiii ! Gafallamarc’h, aide moiiii ! »

                        Après quelques minutes, je retournai dans le vaisseau accompagné de Ribote, conviant T’Denoël et Néante à nous rejoindre. Kuhldemahis, elle, restait sur le terrain, au cas où (au cas où quoi d’ailleurs ?). Les deux fées s’étaient laissées aller – en gros, en terme non-administratifs et non-probablement-punitifs, elles dormaient. Tandis que nous réveillions T’Denoël et sa camarade, une dépêche nous parvint, provenant du centre spatial de Housse-tonne, où des orages s’abattaient sur les canapés. Ribote décrocha l’interphone.

«          -          Ici centre spatial, s’exclama une voix lointaine. A tous les fééronautes. Ordre de procéder immédiatement aux prélèvements A2 et B6. Federer ! (on préférait toujours le nom au prénom).

-          OK, bien reçu, centre spatial, répondit à son tour mon camarade, fanfaron. Ici vaisseau pas spacieux. Mission acceptée. Moore !

-                     Merci, vaisseau pas spacieux. De toute façon vous n’aviez pas le choix. Bye ! »

Ribote raccrocha, me soufflant à l’oreille :

«          -          Tu le connais, ce Roger-là ?

-                     Lequel, de Roger ?

-                     Roger Bye. »

Celui-là m’étonnera toujours.

«          -          Alors, c’est qui ? insista-t-il.

-                     Celui qui dort. Et tais-toi donc, tu économiseras l’oxygène. 

-                     On n’a pas de bouteilles…

-          Raison de plus, mets-toi en apnée, tu pollues ma vivisphère (Note de l’auteur – l’autre cette fois – vivisphère = espace vital). »

Et c’était parti ! Obéissant aux commandements de ses supérieurs hiérarchiques, Ribote s’extirpa de nouveau du vaisseau, guilleret. Néante et T’Denoël le suivaient comme deux caniches à sa mémère… la teinture rose en moins, bien entendu.

            Bon ! Allez, cher lecteur, réveillez-vous ! Il va y avoir de l’action… un petit peu d’action. Non ! Pas une action à la « fais gaffe je te dégomme si tu bouges », comme dans les séries américaines. Non, plutôt une action à la Derrick, à la « attention, mon cher monsieur ; le moindre geste de votre part entraînerait immédiatement de mon côté une pression de l’index droit sur la détente de mon Browning modèle B912 acheté aux enchères le douze juin mille neuf cent soixante-six pour sept cent douze francs et vingt centimes », une action à la Néante quoi… la preuve dans ce dernier paragraphe…

«          -          Miss Gafallamarc’h, venez voir ! hurla Néante »

            Ah, voilà, l’action arrive … Bon allez, on y retourne.

«          -          J’arrive, hurlais-je. »

«          -          Coupez ! »

            Oh pardon, ce n’était pas convaincant. Je la refais :

«          -          J’arrive !! Néante, tiens bon, j’accours en vitesse !! »

            Bon, là ça faisait un peu trop Batman, mais bon… Notons tout de même que c’est le seul héros à se battre contre un jus de fruit… qui a été aussi carte à jouer dans une vie antérieure, je crois...

            Nous disions donc…

«          -          J’arrive !! […]

-                     Venez, miss Gafallamarc’h, je crois que j’ai trouvé quelque chose. »

Je pris mes ailes à mon cou. Lorsque je me fus approchée d’elle, la jeune fée s’étira, pointant d’un doigt le sol, à quelques mètres de là.

«          -          Quoi ? demandai-je, interrogatrice (et bis repetita).

-          J’ai trouvé un trou, m’annonça-t-elle, se décrochant presque la mâchoire, formant un sourire à en avaler un cachalot (…un petit cachalot).

-          Un trou ??? m’offusquais-je. Un trou ??? Mais y’en a partout, des trous !! Sur la Lune y’en a des dizaines, de trous !! Alors les trous…je m’y connais ! »

Je fis un pas vers l’avant. Un pas, un de trop ! Je venais de m’écraser face contre terre cinq mètres plus bas. Le trou était de sortir de là… et vite. Mais mon courage et ma force étaient avec moi…

«          -          Néante, viens, ici ! NEANTE ! hurlai-je. Aide-moiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! »

            La réponse fut sommaire, cruelle, assassine – préparez les mouchoirs…

«          -          Je croyais que vous vous y connaissiez en trous, miss Gafallamarc’h ? »

            Et le premier qui rigole, je le flingue !

«          -          Tu comptes me laisser mourir de faim au fond du trou en question, avec mes ailes qui n’ont pas assez de place pour s’étirer… ?

-          Vous êtes déjà six pieds sous terre, répondit-elle, insolente. Mais il est vrai que je ne refuserais pas de vous aider.

-                     C’est plus sage, merci, tu es FOR-MI-DABLE ! »

Celle-là va passer un sale quart d’heure dès que j’aurais dépassé l’altitude terrier…

Et elle n’était pas vraiment décidée à faire quoi que ce soit. Néante, ignorant la flatterie (qui l’eût cru…), reprit la direction du vaisseau, sans pour autant me sortir de l’antichambre de l’enfer.

Je pris quelques minutes pour me détendre, essayant de retrouver un peu de mon calme légendaire…

«          -          NEAAAAAAAAAAAAANTE ! »

            Le calme légendaire se posait là.

            Malgré mes appels, cette espèce de – biiip – ne vint pas à mon secours, me laissant à mes affaires. Et les affaires tournaient mal. Autour de moi, dans la pénombre, je pus discerner une brèche dans l’une des parois, menant à une galerie plongée dans le noir.

            Décidément, cette planète collectionnait les trous. Et ce forameninissisme commençait à me porter sur le système (Note de l’auteur – oui, toujours le même – A paraître : ‘J’invente des mots et j’avoue que ça ne rajoute rien à l’histoire’).

            Je m’engageai dans l’orifice, prudente, ma baguette éclairante à la main… avec les trous, on ne sait jamais.

            Je débouchai dans un vaste souterrain cylindrique, dont les murs de mosaïque blanche étaient couverts de dessins abstraits. Sur la voûte, d’énormes affiches étaient déployées, défraîchies par le temps. Ce lieu devait être l’œuvre des humains, aussi primitifs qu’ils fussent. Après des années de vie passées à les éviter, plus personne chez les fées ne savait ce qu’ils étaient, s’ils avaient des bras longs, courts, moyens, pas trop longs, pas trop courts, pas trop moyens…. Tout avait commencé lorsqu’ils avaient découvert le feu… qu’ils furent pressés de nous refiler en pleine figure, d’ailleurs. C’est bien pour ça qu’on a dégagé le terrain – allez, zou, circulez, y’a rien à voir ! –. Mais là, j’allais pouvoir découvrir qui étaient vraiment ces homo sapiens que nous avions laissé coloniser notre planète natale. Car le Fairy Bureau of Investigation avait  signalé il y a un siècle une énorme explosion qui aurait bien pu tous les zigouiller proprement (ou salement, peu importe), et les fées étaient bien décidées, les locataires partis, à faire l’état des lieux… qui pour le moment n’avait pas grand-chose de vraiment intéressant. A ma droite, à quelques mètres de là, un fossé était creusé, menant à une autre galerie, beaucoup plus petite, en face de moi. Au fond de ce gouffre, deux barres de métal, rectilignes, couraient, parallèles, semblables aux périodes de sommeil de Néante… c’est-à-dire sans fin…

            Je jetai un coup d’œil sur ma gauche. Un homme tout de blanc vêtu était dessiné sur une affiche presque effacée, s’appuyant sur une sorte de roue, un casque à la main. L’individu ressemblait à un ver annelé recouvert d’une surcouche de peinture blanche, une écharpe bleue et jaune lui barrant la poitrine. Ses jambes, son ventre, ses bras, extrêmement boudinés, étaient proéminents. Sa tête, chauve, paraissait sortie d’une usine de caoutchouc… l’homme avait bien changé depuis que nous l’avions quitté, il y a si longtemps. Et son casque semblait prouver qu’il ne pouvait respirer à l’air libre.

            Voilà donc à quoi ressemblaient les derniers humains… des bouées gonflables… et pas des jolies, qui plus est, écharpe ou pas.

            Parcourant le mur de ma baguette, je découvris une sortie et m’y engageai, méfiante. Et là, surprise ! Devant moi, à quelques mètres, des dizaines d’escaliers et de tapis roulants, pareils à ceux usités sur la Lune, menaient à l’air libre, un peu plus haut. Voilà qui prenait un sens. Les humains, gigantesques et boudinés, étaient totalement impotents, leur casque à air conditionné vissé sur le cou. Incapables de mettre un pied devant l’autre sans se transformer en matelas pneumatique, dans leurs galeries cylindriques. Toutes les preuves concordaient.

            Je gravis les quelques marches qui se dressaient devant moi, observant les morceaux de verrière qui demeuraient en place. Les humains avaient dépassé le stade de primate primaire… ils en étaient presque devenus évolués. Lorsque je mis le pied sur la dernière marche, ce que je venais d’apercevoir m’empêcha de finir mes trois phrases de narration…

            Dites merci au panorama, et arrêtez de ricaner, je vous prie. Je peux finir ma phrase, oui ?! Parfait. Revenons à nos moutons…

«          -          !!! »

            … Bon, d’accord, la phrase était presque finie.

            Devant moi, d’énormes tours s’élevaient dans le ciel terrestre, hermétiques, régulières.

            Voilà où vivaient les humains lorsqu’ils quittaient les souterrains. Dans des énormes chatouille-nuages dont l’atmosphère aseptisée les protégeait de l’asphyxie. Voilà pourquoi ils pouvaient parfois enlever leur casque.

            Comment avaient-ils perdu la faculté de respirer à l’air libre ?

            Comment avaient-ils oublié le yoghourt zéro pour cent de matière grasse ? Et les cinq fruits et légumes par jour ? Etaient-ils devenus sourds et aveugles ?

            La réponse à ces quatre questions demeurait aussi secrète que le contenu des hot-dogs de Kuhldemahis… c’est dire.

            Les humains, eux, avaient visiblement totalement disparu… bon débarras ! Il était maintenant temps de retourner au vaisseau. Housse-Tonne allait piquer une colère noire si je continuais à jouer les touristes ! Au loin, une immense structure de fer s’élevait dans le ciel, preuve de la suprématie provisoire des hommes. A quelques centaines de mètres, mon vaisseau Y-Hurle s’était posé, dissimulé entre les bosquets.

            Tandis que je me dirigeais vers le module terrestre, des animaux se postèrent devant moi. Une dizaine de petits êtres d’un mètre cinquante de haut se dressaient sur leurs pattes arrière, tendant un bras dans ma direction. Que devais-je faire ? Etaient-ils doués de parole ? Tirant un dictionnaire de langage terrestre de ma poche, j’inscrivis dans l’air le mot « humain », m’aidant de ma baguette, qui faisait aussi crayon, scie circulaire, porte-manteau, tirelire et ouvre-boîtes… c’était une baguette de marque « Confédération L-Fée-Tic ». Les individus semblèrent discuter entre-eux, puis se désignèrent du doigt.

            Je n’étais pas dupe. Ces sortes de singes n’étaient pas des hommes, encore moins des êtres civilisés. Les humains étaient proéminents et annelés ; eux étaient minces et leur ventre était plat. Ils n’avaient pas de casque, pas de tapis roulant pour les assister dans leurs déplacements ; la Terre comptait aussi des imposteurs. Au moindre geste agressif de leur part, je les transforme en merguez, midi ou pas ! Je réservai également ce sort à Néante, qui m’attendait sans doute comme si de rien n’était.

            La bande de babouins bipèdes se rapprocha de moi, tentant de m’encercler. Je les saluai d’un geste de la main (style uppercut démultiplié), les envoyant valdinguer dans une mare quelques mètres plus loin.

 

*

 

            J’ouvrais la porte du vaisseau, lorsque Néante m’apostropha, mielleuse :

«          -          Alors ? »

            Celle-là allait finir en steak tartare…

«          -          Miss Gafallamarc’h… Vous dormez… Ce n’est pas bien de copier, miss Gafallamarc’h, c’est même vous qui me l’avez dit hier. »

            Je lui avais dit ça quand elle avait commencé à réfléchir…Réfléchir…Laissez passer le SAMU, Néante fait un malaise.

            Allez, on est repartis, pas de flashback, la nouvelle est presque finie.

«          -          Colonel Ribote ! Caporal-chef  Kuhldemahis ! Stagiaire T’Denoël ! Fée du rang Néante ! criai-je, excédée.

-                     Caporal Néante, me coupa l’intéressée, qui pour une fois l’était.

-                     Fée du rang Néante ! reprécisai-je pour éviter toute ambiguïté. »

Elle en avait pris pour son grade.

Je mis brièvement Ribote au courant avant de décrocher l’interphone, m’égosillant dans le micro :

«          -          Ici vaisseau pas spacieux à centre spatial : Mission terminée. Rentrons à Housse-Tonne. Présence d’eau et de vie animale sur Terre. Aucun humain. Beaucoup de trous. Enclenchons les moteurs. A bientôt. Encorkassé-Meilunètt ! » (encore un autre Roger !)

J’avais un autre message à formuler. Je baissai la voix, chuchotant :

«          -          Ici auteurs. Aux lecteurs de cette nouvelle. Les fées (par ordre d’apparition) : Ribote, qui nous mène en bateau ; Gafallamarc’h, qui était là pour la chute ; Nix, qui n’en finit plus de renaître ; Suéle-Peup’, sans commentaire ; Romône, qui fait un travail de fourmi ; T’Denoël, qui se fait enguirlander ; Néante, qui ne fait pas grand-chose; Kuhldemahis, garantie sans OGM et toute la famille des Roger, vous ont présenté « Il est fée t’une fois ». Les et-fées spéciaux , les ac-fée-foires, le fée-nario et fée taira sont, quant à eux, cent pour cent terriens ».

Rechercher dans le site

Contact

Le G.A.N.G. de St-Malo

Vous trouverez dans le cadre ci-dessus les trois dernières nouvelles publiées chronologiquement.

Pour voir toutes les nouvelles, cliquez sur ce lien. Pour consulter la liste des nouvelles de St-Malo, cliquez sur celui-ci.

Créer un site internet gratuit Webnode